Nouvelle Donne - Review de Yerno

Pilote - Rose

Toujours difficile de faire une critique équilibrée d’une websérie comme Nouvelle Donne, pour la simple et bonne raison que je vais avoir du mal à faire des reproches à ce pilote que je trouve quasiment parfait. Mais avant de me lancer dans la critique de l’épisode en lui-même, je voudrais faire un commentaire sur le site que je trouve magnifique. Sobre mais pas négligé pour autant, pratique en ce qui concerne la navigation. Les couleurs sont agréables et équilibrées. Bref, c’est une réussite à l’image de l’épisode pilote (je me risquerais même à avancer « de la websérie », étant donné que je ne crains pas vraiment de déception face à un écrit d’Aline). J’ai commencé la lecture du pilote sans aller voir le cast (même si je l’avais déjà vu au lancement de la websérie, mais depuis tout ce temps j’avoue que j’avais oublié la plupart des visages). Et après consultation, je dois dire que c’est à peu près comme ça que j’imaginais les personnages, à l’exception de Joe que j’imaginais joué par quelqu’un comme celui qui joue Chuck, le mari de Susan Lewis, dans Urgences (excusez-moi, je n’ai pas réussi à trouver le nom de l’acteur), et aussi de Jason que je ne trouve pas particulièrement beau gosse, contrairement à la façon dont il est décrit dans le pilote. En fait, je le trouve même un peu vieux pour ses 37 ans… Je pense que j’aurais inversé les deux personnages. Mais de toute façon un cast est relativement accessoire. Juste encore un petit reproche, c’est que c’est vraiment le cast d’une parfaite série américaine : ils sont tous beaux ! Pas que ça me gêne, c’est juste quelque chose que j’ai remarqué et qui m’a amusé. Mais d’un autre côté, comme je l’ai dit précédemment, les acteurs correspondent bien à leurs personnages, donc pas de décalage là-dedans.

Après l’aspect « superficiel » de cette review, passons désormais au plus intéressant : l’épisode pilote. Sobrement intitulé « Rose », ce pilote tourne pourtant relativement peu autour de la petite fille. C’est ce qui rend son titre assez intriguant dans la première moitié du pilote. On ne sait pas qui est Rose, et même lorsqu’elle est là, elle ne parle que très peu, voire pas du tout. Tout le contraire de son père, en somme. Ce que j’ai particulièrement apprécié, en outre, lorsqu’on découvre la famille « ennemie » (j’insiste sur les guillemets) de Caitlin, c’est qu’en fait, elle n’a rien de caricatural. On sent presque que Caitlin aurait pu devenir amie avec Monica, dans un autre contexte. Il n’y a que Jason qui serait un « salaud » dans l’histoire. Mais là encore, le terme est à prendre avec des pincettes, parce que Jason ne m’a pas fait une si mauvaise impression lors de son apparition. Il est juste d’une mauvaise foi à couper le souffle, et on comprend d’après les antécédents de la famille que Caitlin soit « légèrement » désagréable avec lui. J’aime beaucoup le personnage de Lucy aussi, très enthousiaste, optimiste, réagissant toujours de manière positive. C’est un peu une bouffée d’air dans ce pilote rempli de tensions et d’une ambiance relativement sombre. Je sens en revanche que je ne vais pas apprécier Angela très longtemps si elle n’est pas un peu plus nuancée que « l’adolescente en pleine crise ». Même si je comprends qu’elle soit en colère contre son père, sa réaction en fin d’épisode quand il est question d’accueillir Rose ne m’a plu que moyennement. D’un autre côté, si tout se passait très bien il n’y aurait pas de websérie. Disons qu’il faudrait qu’Angela s’explique avec sa mère par la suite, qu’il y ait une scène où, pour une fois, elle ne soit pas en colère, histoire de, comme je l’ai dit, nuancer un peu le personnage. Mais ce que j’ai aimé dans ce pilote, justement, à propos de nuance, c’est que tout est traité de manière douce. Il n’y a pas une once de caricature dans cet épisode alors que le sujet choisi par Aline était très délicat puisqu’il prêtait bien à des scènes caricaturales. Cela aurait très vite pu tourner au gigantesque cliché, mais l’auteur s’en sort avec brio. Toutes les scènes sonnent « vraies », les dialogues sont naturels, les personnages crédibles et suffisamment distincts pour qu’on ne trouve pas « étrange » qu’untel ou untel dise telle ou telle réplique. En ce qui concerne l’action, rien à redire. L’écriture est maîtrisée à la perfection (c’est Aline l’auteur, ne l’oublions pas), ça ne va ni trop vite ni trop lentement, l’action évolue à une vitesse presque idéale, dirais-je. L’équilibre entre narration et dialogues est lui aussi parfait : s’il y avait eu trop de narration, une telle histoire aurait pu rapidement devenir indigeste, mais s’il y avait eu trop de dialogues, on aurait pu en ressortir avec l’impression d’avoir manqué quelque chose. Tout en se focalisant sur les sentiments de Caitlin, Aline n’oublie pas pour autant ses autres personnages. C’était l’avantage de choisir la mère comme narratrice sur ce point, du fait qu’elle est le pivot de la websérie : elle ressent ce que peuvent ressentir ses filles car elles les voit quotidiennement, elle est liée au reste des personnages que ce soit par le sang (les liens familiaux sont omniprésents dans cette websérie) ou par le cœur (mais la plupart du temps, c’est par les deux). Ce qui est aussi assez amusant, c’est qu’il n’y a pas véritablement de grands éclats dans ce pilote, à quelques exceptions près. Je veux dire qu’il n’y a ni haine violente, ni excès de bons sentiments. Comme je le disais, tout est fait de manière « douce », nuancée. La haine est coupée par une pointe d’amour (je pense à Angela qui détestait son père mais qui ne peut s’empêcher de se sentir un peu attristée à sa mort, ou encore Caitlin qui déteste Monica mais réalise à mesure que l’action se déroule que cette femme n’a rien de mauvais), et l’amour, notamment familial, n’est pas trop mis en relief. Ce que je veux dire, c’est que la narration n’insiste pas par exemple sur la complicité entre Caitlin et Gillian. On nous dit peut-être en deux ou trois phrases combien elles s’aiment et apprécient mutuellement leur présence, mais le reste passe par leurs répliques, or comme je l’ai dit un peu plus haut, tous les dialogues sonnent vrais. Ainsi, toujours dur de trouver une ombre au tableau. Je ne peux vraiment pas critiquer l’écriture, elle est absolument parfaite… Le style est fluide mais suffisamment poussé, les dialogues sont crédibles et l’action s’enchaîne à merveille. Et on ne peut pas en dire autant de cette review, je commence à me répéter.

Alors où sera l’ombre au tableau de ma review ? Et bien… Je ne comprends pas ce que faisait Rose chez la sœur de Monica le soir de l’accident. Aurais-je manqué quelque chose ? Ou bien sera-ce expliqué dans un prochain épisode ? Nous verrons bien. Ce n’est donc qu’une demi ombre (et oui, même pas capable de trouver une vraie ombre ! mais je vous mets au défi de le faire quand vous reviewez une websérie d’Aline).
Pour être parfaitement honnête, l’histoire en elle-même ne m’attirait pas plus que ça, je ne suis pas un très grand fan des « dramas-que-dramas » (j’aime quand le drama se met au service d’un autre style, mais généralement j’ai plus de mal quand c’est du drama seul), et pourtant je ne me suis pas ennuyé une seule seconde en lisant ce pilote. Je n’ai plus qu’une hâte : me mettre à la suite dès maintenant afin de savoir ce qui va se passer à présent que la nouvelle donne est lancée. En bref, bienvenue Rose, et félicitations Aline !